CASS. CIV. 1ère 7 Mars 2006

Clause paralysant la résiliation unilatérale : nullité de la clause ou du cautionnement ?

Dès lors qu’elle tendait à priver d’effet l’exercice par la caution de la faculté, qui lui était reconnue, de révoquer unilatéralement le cautionnement à durée indéterminée qu’elle avait souscrit, la clause litigieuse était nulle de sorte que, ne pouvant recevoir application, elle n’était pas de nature à affecter la validité du cautionnement.

Note de M. Laurent LEVENEUR :

Une personne physique se porte caution des dettes d’une société.

Conclu sans limitation de durée, ce cautionnement de l’ensemble des dettes d’un débiteur principal est ainsi à durée indéterminée ; il se trouve donc assorti d’une faculté de résiliation unilatérale à tout moment : c’est le droit commun des contrats à exécution successive à durée indéterminée, qui trouve à s’appliquer au cautionnement d’un ensemble de dette ou d’un contrat à exécution successive à durée indéterminée.

Cependant, le cautionnement conclu en l’espèce comportait une clause qui différait l’extinction du contrat, en cas d’exercice de la faculté de résiliation unilatérale, à son acceptation par une décision discrétionnaire du créancier.

Sans aucun doute, cette clause, qui tendait à rendre le cautionnement perpétuel, était-elle nulle.

Mais se pose la question de l’étendue de ses effets : la nullité se limite-t-elle à la clause ou s’étend-elle à tout le contrat ?

Pour la Cour de cassation, la clause litigieuse « n’était pas de nature à affecter la validité de ce cautionnement« .

Source : Contrats - Concurrence - Consommation, 7/06, page 17