CASS. CIV. 1è, 27 mars 2001

Une société vend des matériels et immeubles, parmi lesquels un transformateur aux PCB. Cette installation classée, demeurée sur le site, fuit sur le terrain. Le préfet prescrit à la société, dernière exploitante, les mesures de gardiennage et de décontamination nécessaires. La société déclare alors le sinistre auprès de son assureur qui refuse de prendre à sa charge les dépenses dues aux mesures engagées. L’assuré l’assigne en vain.

Question :

Une police d’assurance responsabilité civile couvre-t-elle les dommages de pollution ?

Réponse :

Oui, sous certaines conditions. En l’espèce, les juges considèrent les griefs inopérants : les mesures tendent à éviter un risque potentiel pour la collectivité, sans qu’un individu ait à se plaindre d’un dommage réalisé, direct et certain. De plus, il ne s’agit pas de couvrir l’indemnisation d’un dommage causé à des tiers, mais de prendre en charge des dépenses entraînées par des injonctions administratives prises dans l’intérêt collectif.

Note :

Cette jurisprudence illustre la nécessité pour l’exploitant de souscrire une police d’assurance spécifique couvrant les dommages environnementaux résultant de son activité, industrielle ou non, et qui ne portent pas atteinte à des personnes individualisées ayant subi un dommage réalisé, direct et certain.

Source : Le Moniteur, 31 août 2001 page 53